Astral – Une nouvelle fantastique – Partie 1

 Mariama Gassama, 25 ans, étudiante en médecine, célibataire, amie fidèle, fille unique adorée, et Voyageuse à mes heures perdues. New 18, 2062. L’été est enfin arrivé à Paris après de longs mois de pluie et de grisaille. Une cure de vitamine D s’impose. Je n’ai pas prévu de partir en vacances. La plupart des familles retournent dans leur pays d’origine. Je bénéficie donc de deux mois de tranquillité pour faire la fête avec mes amis sans que quelqu’un n’appelle la police pour tapage nocturne. Enfin, je dis ça, mais je ne suis pas du genre fêtard…

 

Le New 18 vous connaissez ? C’est le 18e arrondissement de Paris après la grande révolution sociale. Mes parents m’en ont toujours parlé comme d’une petite Afrique où ils trouvaient un moyen de s’accrocher à leurs racines mais également d’une forme de limbes d’où les personnes avaient du mal à sortir et beaucoup vivaient modestement. J’ai vu les photos pourtant j’ai du mal à me l’imaginer. Je n’ai vu et connu que ses quartiers huppés, ses maisons opulentes et ses habitants qui jouent à qui aura la plus grande piscine et la plus belle voiture. Le seul point commun trouvé est qu’effectivement, personne ne cherche vraiment à sortir du New 18. On connait tout le monde, on se sent en sécurité, on y vit, on y travaille. Visiter les autres arrondissements ne nous intéresse pas. En fait, le voisinage est plutôt ennuyeux, il ne se passe jamais rien ici. Le seul moment où il y a un peu d’animation, c’est le jour du concours de tarte. La femme du maire, Mme Coulibaly, soudoie le jury et tout le monde le sait, elle gagne tous les ans depuis 2057. J’habite à deux pâtés de maisons de chez eux, rue Ngoma. Mon père est un neurologue réputé, ma mère est archéologue. J’ai eu une enfance dorée, on ne va pas se mentir, mais je pense que mes parents m’ont transmis de bonnes valeurs. Ils m’ont toujours dit qu’il fallait travailler pour obtenir ce qu’on voulait. Quand j’ai voulu passer mon permis et ensuite acheter une voiture, ils ne m’ont pas donné un centime et m’ont simplement dit « va travailler !».

 

Côté personnalité, je dirais que je me suis toujours sentie à côté de la plaque, peu à l’aise avec les gens, trop franche, humour décalé. Cependant, je connais parfaitement les codes sociaux et je mets mon masque de sociabilité pour me conformer. Je n’arrive à être 100% moi-même qu’avec mes girls : Sandra et Fatimata. On était les « weirdos » du collège qui aimaient pratiquer la Wicca. En grandissant, et en commençant les études de médecine, mes croyances ont grandement diminué même si je m’amuse à pratiquer quelques sorts pour le fun. Maintenant que vous en savez un peu plus sur moi, plongeons dans le vif du sujet. Je suis une Voyageuse. Mais pas une globe-trotteuse. Je pratique un voyage assez spécial et méconnu : le Voyage Astral. Le Voyage astral est une théorie selon laquelle une personne en état méditatif peut dissocier son corps physique de son corps non-physique (donc astral). On l’appelle également le phénomène de décorporation. J’ai appris cela dans mes cours de neurosciences et ce n’est qu’une théorie encore bien moquée. Mais mon ancien esprit Wiccan se devait d’essayer. Nous savons tellement peu de choses sur le cerveau et pourtant, il sait tout faire. En tant que scientifique, c’est difficile à admettre car l’existence de l’âme n’a pas été prouvée, si c’était le cas, il y aurait une possibilité de pouvoir prouver scientifiquement que Dieu existe. Imaginez le bordel que ça engendrerait. Bon, Grand Manitou ou non, moi, j’ai réussi à maitriser la technique du voyage astral après deux années de travail acharné et il fallait bien que cela serve. Laissez-moi vous raconter tout cela.

 

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